18/03/2017
Nous avons aimé cette semaine :
L’exposition Camille Pissarro « La nature retrouvée » au Palais du Luxembourg (Sénat)
Eragny sur Epte est un peu pour Pissarro ce que Giverny fut pour Monet (plus en aval sur la vallée de l’Epte, cette belle rivière en limite de l’ile de France, de la Normandie et de la Picardie …).
Camille Pissarro ne parvenait plus à subsister à Pontoise où il travailla longtemps. Loyers trop chers, il trouve en milieu rural, une cinquantaine de kilomètres plus à l’ouest, une maison beaucoup plus abordable pour sa grande famille (il eut 8 enfants) ; il y vécut jusqu’à sa mort en 1903. Le lieu correspondait bien aussi à ses convictions : vivre en autarcie, loin de la ville, consommer ses propres productions, éduquer ses enfants et leur faire partager la connaissance de la nature et la vie de champs.
La maison acquise grâce à un prêt de son ami Monet, devint un atelier ouvert aux amis, un lieu de rencontres et de débat ; une maison d’édition aussi (Eragny Press).
Le décor est aussi pour lui une source inépuisable d’inspiration ; teintes délicates du printemps, avec une légère ligné rosée des saules bourgeonnant, travaux de champs en toutes saisons, premiers givres et brume hivernales. Mais aussi une floraison extraordinaire de couleurs dans ses jardins.
Sa technique évolue, il décompose la palette de couleurs, c’est le divisionnisme (et le tachisme de Seurat s’en inspirera, bien que très différent dans sa manière).
On ne saurait les citer tous, ces chefs d’œuvres ; « Après-midi de printemps, temps gris à Eragny », « Vue de Bazincourt, ciel rouge », « Les faneuses, le soir à Eragny » … et ses aquarelles, et ses dessins et études.
Bref, un conseil, allez-y si vous êtes à Paris, en région parisienne, ou bien à l’occasion d’un de vos déplacements ! L’exposition dure jusqu’à fin Mai.
Bravo au Sénat pour cette initiative conduite en partenariat avec le petit fils du peintre, Lionel Pissarro., présent lors de l'inauguration.
La cour de l’industrie rénovée au 37 bis rue de Montreuil (Paris 11°)
Sauvée par la ville de Paris en 2003 d’un projet de vente à la découpe, la Cour de l’Industrie est le dernier ensemble des cours industrielles du 19ème siècle subsistant au cœur du quartier historique du faubourg Saint-Antoine, dans le 11e arrondissement, naguère voué aux activités de l’ameublement
. Depuis 2008, la Ville de Paris a missionné la Semaest pour en assurer la réhabilitation et la reconstruction, en maintenant l’activité des 50 artistes et artisans présents.
Inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, la Cour de l’Industrie se compose de huit bâtiments d’ateliers répartis sur trois cours. Allées pavées, vieux bâtiments de briques et de bois… si l’endroit avait beaucoup de charme, très vétuste, il ne répondait plus aux normes actuelles de sécurité et les ateliers offraient un confort sommaire à leurs occupants. Les travaux de réhabilitation, démarrés en 2012, ont permis la réfection des réseaux, la livraison d’un premier bâtiment en 2013 et de trois autres en 2014 et en 2015. Le chantier, avec les livraisons des derniers bâtiments, s'est achevé début 2017 (SEMAEST).
C’est effectivement une très belle réhabilitation et les artisans d’art et artistes s’’y sont visiblement réinstallé avec plaisir après les travaux.
Ebénistes, menuisiers, photographes, doreurs, laqueurs, sculpteurs, peintres, scénographes, plasticiens, imprimeurs, relieurs, céramistes, etc. ont pu poursuivre leur activité. Trois cours se succèdent, autour desquelles s’organisent 4000 m² d’ateliers.
Lieu de production, c’est aussi un lieu de formation (de nombreux apprentis), de transmission des savoirs.
Le quartier a retrouvé son « âme » créatrice, confortant par là-même d’autres cours ou passages qui subsistent (comme le passage du Chantier, celui de la Capucine notamment) et se renouvellent.
C’est encourageant !