Le Café économique de Bercy de Novembre 2018 : Investissement, innovation, internationalisation ; les 3 «i» de l’industrie du futur.

Au Café « Fluctuat nec mergitur » (Paris Place de la République), le 15 novembre 2018, ce petit déjeuner s’est déroulé en trois volets :

• Industrie du futur : quel investissement pour quelle compétitivité ?

• Comment l’Etat accompagne-t-l les entreprises (TPE/PME & ETI) vers l’industrie du futur : soutien à l’innovation du secteur industriel et accompagnement à l’export ?

• Témoignage d’industriels (entreprises, fédération professionnelle).

 

1/ Tour d’horizon des transformations à l’œuvre dans l’industrie et des solutions au service des entreprises françaises.

• Intervention de Dimitri Pleplé : auteur de l’ouvrage « L’indus’trip. Un vélo, des usines et des hommes”, fruit de son Tour de France des usines durant sa dernière année d’études d‘ingénieur à Centrale Supélec en 2017.

Objectif : corriger l’image de l’industrie en visitant 33 usines de différentes régions.

Il relève :

1°/ L’industrie du futur est encore peu présente dans les usines visitées ; peu de réalité augmentée.

2°/ Des dysfonctionnements apparents fréquents mais une bonne dynamique des équipes.

3°/ Une inquiétude sur la transmission des savoirs.

Un constat qui évolue cependant et une ouverture sensible, car l’échantillon est limité …

NB : nos enquêtes en Ile de France (35 entreprises du Val de Marne et des Yvelines) avait révélé une dynamique d’innovation plus intense.

2/ Plateformes numériques des filières et contrats de filières

 16 filières sélectionnées … Les plus avancées dans cette démarche : Outils de conception numérique, aéronautique (une filière pionnière), automobile. Egalement, la filière agroalimentaire (les protéines du futur).Beaucoup d’entreprises se lancent dans l’industrie 4.0 : Faurecia, Aventis, Renault F1, les principales entreprises de l’aéronautique. A des vitesses différentes.

• Réflexion sur les usages et les modèles d’affaires …
• Un centre d’accélération de l’industrie du futur est en cours de mise en place.

   

  3/ Les directions générales des Douanes : des pôles d’action économique pour appuyer, permettre de bien anticiper les stratégies d’exportation.

4/ La DGE (Franck Perrier) :

La course à l’innovation est mondiale. L’Etat intervient pour lever les freins et consacre 10 milliards € /an pour lever les freins. On cible en priorité les innovations de rupture

A noter : Les pôles de compétitivité vont être relancés dès janvier 2019. Création d’un fonds d’innovation dans l’industrie.

Un grand défi : faciliter l’introduction de l’intelligence artificielle dans les process des entreprises.

5200 entreprises sont aujourd’hui accompagnées à ce titre. L’objectif est de passer à 10 000 en 2020, en partenariat avec les régions (et le bénéfice d’un suramortissement fiscal).

5/ L’enquête sur l’investissement des entreprises françaises (France stratégie et La Fabrique de l’industrie).

 

Principaux résultats :

 

Les industriels investissent plus que leurs européens (à l’exception des Suédois).

FCBF (Formation Brute de Capital Fixe) : 25,8% de la VA contre 18,5% en Allemagne.

On remarque notamment que le taux d’investissement immatériel surpasse celui des autres pays européens. La France serait ainsi le champion de l’investissement dans les logiciels et les bases de données.

Un taux d’investissement en R&D plus élevé qu’en Allemagne (10,7% contre 8,4%).

Mais : un moindre équipement dans les machines et les équipements.

Le foncier et l’immobilier ne représentent que 8% des investissements ; ce n’est donc pas un frein. Mais l’investissement est-il pour autant plus efficace qu’ailleurs ? Pas encore de réponse claire. La France manque toutefois de culture « machine », ses robots sont plus anciens et les PME moins bien équipées qu’en Allemagne.

 

JL Husson

 

 

 

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