26/02/2017
La plaine de l’Ourcq candidate à l’accueil de l’Exposition universelle de 2025
Samedi 25 février, la « Guêpe buissonnière » largue les amarres de l’appontement du parc de la Villette, à deux pas de la Grande Halle, emmenant à son bord une délégation de représentants des territoires d’Est ensemble - élus, comité d’organisation, représentants de la société civile, de l’université, de la recherche, des entreprises (ECODEV y était à ce titre, puisque implantée à Bagnolet depuis plus de 15 ans).
Il ne s’agit pas seulement d’une sympathique sortie fluviale par cette matinée plutôt ensoleillée qui a l’avantage de faire découvrir sous un tout autre angle les transformations accomplies et en cours de ce territoire naguère industriel. Objectif : présentation du projet d’implantation du « village global » sur les berges du canal de l’Ourcq et de l’avancement de cette candidature, audacieuse et en même temps réconfortante.
Le fil conducteur : bien évidemment, le canal de l’Ourcq lui-même !
Le rappel historique est passionnant et donne une profondeur particulière au projet.
Décision de Napoléon 1° pour alimenter Paris en eau potable à partir de la petite rivière Ourcq, modeste affluent de la Marne, captée et canalisée très en amont (au-delà de La Ferté Milon, où vécu Jean de La fontaine …). Puis le canal de l’Ourcq (canal Saint-Martin dans sa séquence parisienne) et sa branche ouest, le canal Saint-Denis, trouvent dans la seconde moitié du 19° siècle, une utilisation industrielle et marchande si importante que le grand bassin de la Villette devint un temps le principal port fluvial français … Les modes de transports évoluent comme on le sait ; et depuis les années 70-80, le territoire perd très rapidement ses usines, ses entrepôts, ses péniches et son animation. Reste le canal, qui se ré urbanise peu à peu (voir le côté résidentiel retrouvé de Pantin), retrouve vie avec sa piste cyclable.
Les grandes lignes du projet
- Partager le savoir (“Knowledge to share”)
- Protéger la planète (« Planet to care »).
Le « village global » : une immense sphère de 127 mètres de diamètre, reprenant l’idée d’Elisée Reclus non aboutie pour l’exposition de 1900, sera posée sur un foncier de 50 ha pour accueillir les pavillons des nations.
Visiteurs attendus : plus de 50 millions. Retombées économiques (selon Deloitte) : 23 milliards €, plus que les JO.
Un site bien desservi et qui le sera demain encore mieux :
Relié directement au métro parisien (ligne 5 Gare de l’Est / Gare du Nord/République, Austerlitz …), au RER E (Saint-Lazare en 15 minutes), Roissy CDG rapide d’accès par A3 (et le GPE ?), accueil programmé d’une gare du Grand Paris (Ligne 15, Pont de Bondy).
Un territoire créatif …
Hermès, Bourgeois chanel, les métiers d’art (Maison Revel à Pantin) se sont ancrés dans ce secteur et s’y développent… Arrivée récente de la grosse agence de communication, BECT.
D’autres filières d’innovation se diffusent en cette direction : activités liées à la mode, au luxe, au design et à l’art (Galerie Tadeusz Ropac), activités liées à la création numérique dans ses différentes composantes …
Floraison de lieux d’expérimentation, de mutualisation d’équipements et de savoirs (la Fabrique des images à Romainville, au Pré Saint-Gervais, à Pantin …). Des espaces modulables sont en cours d’aménagement (Les Chaudronneries à Montreuil), une pépinière innovante à Cartier Bresson.
A ces lieux collaboratifs, s’ajoute le site Ex-Aventis Roussel Uclaf (Biocitech, parc d’activités dédié aux biotechnologies, sur lequel ECODEV a planché il y a une dizaine d’années).
L’enseignement et la recherche : Université Paris XIII, IRD unité de Bondy, tous les deux très ouverts sur les réalités territoriales environnantes.
Un territoire de reconquête écologique
C’est là un des aspects les plus originaux et en bonne voie, avec la base de loisirs de la Corniche de Forts (trois fois la surface du parc parisien des Buttes Chaumont, l’ensemble s’étire du fort de Rosny au fort des Lilas), le Parc de la Bergère, la reconquête des Murs à pêches de Montreuil… Ça et là, on renoue avec l’ancienne tradition maraichère, sous forme de jardins, voire de fermes urbaines, comme à Romainville. Et les nouvelles ZAC des berges de l’Ourcq (Ecoparcs ou Ecocités) engageront un mode de ré urbanisation plus durable, en phase avec les enjeux climatiques. Les modes de transports doux seront à l’honneur. Voir les sites d’Inventons la métropole ….
Un territoire renaturé, un paysage fluvial, où se combinent loisirs, activités, habitat et une nature présente et plus riche pour abaisser les niveaux de température, réduire les ilots de chaleur.
Au bout d’une petite demi-heure de navigation, arrêt à la passerelle Pierre Simon de Girard :
Discours des maires et du président d’Est Ensemble : les élus et les forces vives du territoire se mobilisent. Non, nous ne sommes plus seulement des challengers dans cette compétition.
Les sites candidats en Ile de France : Saclay, Vitry/ Les Ardoines, Val d’Europe, le Triangle de Gonesse.
Décision en juin 2017 par France Expo et le gouvernement.
Les pays candidats : le Japon, le Canada (qui se serait peut-être retiré), la Russie et l’Azerbaïdjan …
Choix en 2018 !
Good Luck pour la Plaine de l’Ourcq et, in fine, pour la candidature francilienne !
La dernière Exposition Universelle remonte, pour Paris, à 1937 ! Il y a maintenant 80 ans.
2025, ce sera aussi le deux centième anniversaire de la mise en service du canal de l’Ourcq.
Encore une fois, tout à Paris ? J’entends cette critique agacée …
Mais non ! L’idée est d’associer douze métropoles régionales (dont Lyon, Toulouse, Bordeaux, Marseille, Montpellier, Lille …) qui seront en interaction directe avec le « village global ».
Est Ensemble :
Est Ensemble, 9 villes de l’Est parisien, 404 000 habitants. 26 % ont moins de 20 ans.
JL Husson